Papa 4x et des réflexions d'enfants

"Papa, t'es le plus gentil, qu'est ce que tu viens me saouler ?"

Et oui, voilà ce que je peux entendre dans la même semaine. La nuance, c'est que le début de la phrase est prononcé par ma louloute de 2 ans 1/2; et la fin de la phrase par ma grande ado de 15 ans 1/2.

J'adore les enfants et j'aime les miens, tous les miens autant qu'il m'est possible d'aimer.

Alors, pour une fois, je vais plutôt écrire un peu sur le papa plutôt que sur les enfants.J'ai 4 enfants et bientôt 40 ans, un papa, une maman, une épouse et une exe épouse et deux enfants (une fille et un garçon) avec chacune de ces deux dernières (soit 4 en tout et pour tout).

Il n'est pas toujours facile de concilier tout ce petit monde. Pourtant, j'ai l'impression qu'il ne faudrait pas grand chose pour que la vie soit plus simple.

Le problème du jour pourrait se poser ainsi: Peut-on tout dire et tout faire à ses parents ou à ses enfants?

Les règles de vie en société nous imposent bien des contraintes et le foyer  pourrait être l'endroit où l'on a pas de tenue exigée. Néanmoins, on ne devrait pas se relacher au point de nous manquer de respect. Du coup, un débordement en entraine un autre et la relation parent enfant en patit gravement.

Alors oui, j'ai débordé. Mettre une claque à un ado est tout aussi inacceptable qu'une fessée à un jeune enfant. Pour autant, je n'ai pas toujours la solution aux problèmes qui se posent à moi. C'est au dessus de mes moyens de supporter des paroles irrespecteuses.

Une question me taraude, qu'est ce qui me vaut un tel traitement de la part de ma fille ainée?

Est-ce l'adolescence ? Une rancoeur ? Le rejet de mes valeurs ?

Si c'est l'adolescence, je peux peut-être esperer que cela passe avec le temps, et il faudrait alors se montrer patient. ARGH! c'est qu'aujourd'hui, l'adolescence, c'est long. Je n'ai pas très envie de supporter cela 10 ans encore ou plus...

Si c'est une rancoeur, comment faire comprendre que refaire sa vie après un divorce est une chance ? En effet, c'est le bonheur retrouvé qui me permet de continuer de donner, d'accompagner, de partager, de transmettre... Car être Papa, c'est aussi être un homme et effectivement le père que je suis ne consulte pas ses enfants dans ses choix de vie. Mais après tout, n'est ce pas ce que font tous les parents ? On décide des lieux de vies, maisons appartement, des lieux d'instructions, des loisirs. Bref, les décisions appartiennent aux adultes qui composent aussi pour leurs enfants.

Si le problème était le rejets des valeurs, j'en serais vraiment navré car même si on ne partage pas tout, que les différences générationnelles sont importantes, l'amour doit nous aider à surpasser ces différences. Je crois que de la différence nait la culture. Et plus cette culture est riche, meilleure est l'ame. Seulement la différence ne se cultive et ne se partage que dans le respect de l'autre. Molester n'est pas respectueux, ni respectable. Voilà donc ce qui m'a ammené à giffler mon enfant.

C'est donc le nouveau problème qui me tourmente. Et comment, à présent, revenir vers une relation normale de père à fille ?

Renouer le dialogue va probablement mettre un peu de temps et j'espère qu'après cela, nous aurons tous muris.

Heureusement, qu'entre adultes Parents, Beau-parents, Grands-parents, nous nous accordons malgré nos différences, nos tendances, nos attentes.

Il reste probablement à faire grandir nos enfants pour nous accorder, tels les différents instruments d'un orchestre qui joue pour tous...

"Papa, tu peux m'aider: j'arrive pas à défaire mes lacets".

Quel père n'a jamais entendu cette réplique?

Une chose me chiffonne: nous sommes au 21ème siècle et les problèmes de laçage reste toujours compliqués.

Le progrès devrait nous affranchir de certaines taches et pourtant l'humanité continue de vendre des chaussures à lacets qui se défont tout le temps ou des scratchs qui se collent puis se décollent puis ne collent plus.

Je pose la question, faut-il, pour être bien chaussé en 2014, être chaussé de cuissardes comme Francis Lalanne ou Mylène Farmer?

J'espère bien que non car la chaussure reste agréable à porter en bien des circonstances.

Mon moi parano pense que le mercantisme s'enrichit à continuer de distribuer ces lacets bon-marché et qu'en plus, leur durée de vie est calculée pour s'user 2 à trois plus vite que la chaussure qui dure à peine une saison pour nos chères têtes blondes, brunes, rousses, crépu, filasses... Je les suspecte même d'utiliser des matériaux intelligents qui glisseraient toujours au moment du relachement de vigilence.Mais chut! Je ne peux pas tout dire, on nous écoute....

Finalement, heureusement que je ne suis pas paranoïaque. Le problème est peut-être le laceur plus que le lacets.

Mais comment expliquer à ses enfants comment faire les lacets alors qu'à 40 ans, je continue de les faire a l'envers du fait que j'ai appris en regardant mes parents me les faire?

Alors que faire, continuer d'acheter des chaussure à lacets, ou alors acheter des Santiags, après tout, je me moque bien de la mode et puis la Santiag est une bonne chaussure d'auto-défense. Même si le chaussant n'est plus ce qu'il était !

Enfin pour + d'info, voici un lien qui pourrait interessé les laceurs  adolescents qui veuent bien faire leurs lacets mais pas à la papa, c'est trop 20eme siecle. :-(

http://www.zpag.net/Noeuds/lacet/methode_lacage.htm NB: cela n'apprends toujours pas nouer le lacet mais au moins ça a du style

http://www.montremoicomment.com/autres/comment-faire-ses-lacets-lacer-ses-chaussures.html Et hop, il existe même des tutoriels pour faire ses lacets.

Et voilà le premier écart générationnel, ma grande de 15 ans m'annonce droite dans ses bottes (des Converses, une petite marque vendue 70€ la paire mais pas chez Gemo ou la Halle aux chaussures):

"Papa, t'es vraiment Bobo".

Et oui, sous prétexte que j'achète des légumes et du jus de pomme à la ferme, je serais un Bobo.

C'est un peu fort pour un prolétaire, modeste salarié de l'industrie mécanique.

Je ne demande que cela de changer de job pour 5000€ par mois et de déménager avec ma tribu dans une jolie petite maison avec jardin en plein centre ville. J'y ferais pousser m

es légumes bio.

Mais voilà, je gagne péniblement 1100€ mensuel et j'habite en deuxième couronne de la préfecture du Maine et Loire, dans une maison qui n'a pas d'age en zone inondable.

Alors, zut, flûte, fuck! Consommer responsable serait-il réserver aux bobos?

Les modestes gens peuvent-ils aussi consommer mieux (sainement, local...) sans enrichir les multinationales de l’agroalimentaire?

Depuis, pour ma fille, je revendique être le premier "Prolobo"; (Prolétaire bohème).

La différence avec un vrai bobo: je travaille avec implication pour gagner des clopinettes. Je paye des impôts mais pas trop. Mon monospace est une Citroën C3 (1ere gén

ératio

n). Nous ne sommes jamais allés au ski, au mieux, nous partons quelques jours à la mer dont l'accès est encore gratuit. J'essaye de transmettre des valeurs à ma marmaille (4x): honnêteté, équité, tolérance, mixité, dévotion, engagement...

Le Bobo et le Prolobo ne sont d

onc pas si différents mais ils n'évoluent pas exactement dans la même catégorie sociale. A mon grand désarroi.

• nom (latin proletarius, de proles, lignée)
• Familier. Salarié aux revenus modestes. (Abréviation populaire : prolo.)
• Dans la Rome ancienne, citoyen non propriétaire, recensé dans la dernière classe et qui n'était considéré comme utile à l'État que par les enfants qu'il engendrait.

• nom féminin
• (latin médiéval Bohemus, habitant de la Bohême)
• Ensemble des écrivains, artistes qui vivent au jour le jour en marge des règles sociales.
• Leur mode de vie.

Et voilà, c'est à présent mon grand de onze ans qui fait des siennes.

"Papa, je crois que je suis en train de muer, ça fait mal."

Est-ce l'envie de grandir ?

Ou alors ? Ne serait-on pas en hiver ?

Ce n'est pas faute d'éduquer et de prévenir .

"Ne sors pas comme ça !"

" Où est ton manteau ?"

" Tu n'avais pas ton écharpe ce matin ?"

Bref, quand on a onze ans, il ne doit pas y avoir assez de neurones disponibles pour la check-list et pour l'adapter aux conditions climatiques. Sans compter que si on oublie son manteau au collège le soir, on peut toujours prendre le deuxième manteau.

M'enfin, si on l'oublie à nouveau le lendemain sans bien sûr récupérer celui oublié la veille, tout se complique!

Alors, il faut improviser:

"Je l'ai vu dans une salle mais elle était fermée à clé..."

"J'en avais pas ce matin..."

Il est bien entendu normal de laisser son enfant aller à l'école sans manteau par une température extérieure de 3°C.

Alors, oui mon grand, le grand froid ça peut faire mal à la gorge mais ça ne fait pas muer.

Il faudra attendre encore un peu avant la métamorphose. Tu pourras peut-être alors changer de voix, compter les poils qui poussent, soigner ou percer les boutons d'acné.

Est-vraiment de leur faute à nos chérubins s'ils ne pensent pas à tout ?

Quand j'étais môme, je ne devais pas enregistrer le programme de 150 chaînes de télé, préparer ma valise pour aller chez père ou mère, connaître les horaires de plusieurs lignes de bus....

Bref, les temps ont changé.

J'entends encore les anciens déclarer quand j'étais petit : "il n'y a plus de saisons". Certains rajoutaient "C'est normal, avec tous les satellites qu'ils envoient dans l'espace, ils ont percé la couche d'ozone".

Pour autant, malgré le changement climatique, il fait toujours froid en hiver et chaud en été.

Ah oui, une autre différence, il y a trente ans, je me contre foutais de la mode. Je me moquais de la Fashion Week qui présentait la mode estivale en janvier et la mode hivernale en juillet, (relayée par tous les médias) et bien pour vendre en hémisphère nord. Du coup, cela ne les dérange pas de porter un bonnet en été et de sortir en T-shirt en hiver.

Les hormones sont probablement plus concentrées aujourd'hui. ;-)